Trois nouveaux indicateurs susceptibles de dépasser les limites du
PIB pour mesurer le progrès global de la Wallonie ont été publiés lundi
par l'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la
statistique (IWEPS). Il s'agit de l'indice de situation sociale (ISS),
l'indice des conditions de bien-être (ICBE) et le rapport entre
l'empreinte écologique et la biocapacité de la Wallonie.
Le gouvernement wallon a décidé en novembre 2012 de se doter d'un
set d'indicateurs synthétiques complémentaires au PIB et a chargé
l'IWEPS de les développer et les calculer.
L'ISS
wallon s'articule autour de dix dimensions généralement reconnues comme
constituantes des conditions de vie et de la qualité de vie d'une
population et représentatives de l'état de la situation sociale et des
déséquilibres ou inégalités socio-économiques: la démographie, la santé,
la formation et les connaissances, la culture, la sécurité, les
valeurs, les revenus, l'emploi, les déséquilibres de revenus et les
déséquilibres sur le marché du travail.
Les
résultats du premier exercice montrent une légère progression de 2002 à
2005, de 97,9 en 2002 à 99,4 en 2005. En 2006, l'ISS diminue, puis il
remonte en 2007. Après 2007, la crise de 2008 se marque avec une chute
d'un point de l'indice par rapport à la valeur indice de 2007. C'est la
plus forte diminution sur l'ensemble de la période. En 2010, l'ISS
amorce une tendance à la hausse et dépasse le niveau de 2007, qu'il
maintient au cours des années suivantes.
L'ICBE
mesure quant à lui "des conditions de bien-être, c'est-à-dire la qualité
de l'environnement de vie, au sens large, dans lequel évoluent les
individus, générateur de conditions plus ou moins favorables à
l'émergence d'un état de bien-être individuel et collectif",
explique-t-on.
Il se présente sous la forme d'une
distribution de valeurs communales avec un score moyen régional de 0,55.
"Entre la commune la moins favorisée (0,42) et la commune la plus
favorisée (0,65), l'écart est faible et témoigne d'une tension réelle,
mais modérée entre ces deux extrêmes", commente l'IWEPS.
Trois groupes contrastés de communes ont été identifiés. Le plus
favorable comprend le nord et la bordure sud du sillon industriel, la
communauté germanophone (plus Waimes et moins Eupen), et l'est de la
province de Luxembourg. Dans le groupe moyen figurent le centre des
provinces de Liège, Luxembourg et Namur. Enfin, le groupe faible
rassemble le sillon industriel à prédominance urbaine, de Verviers à
Tournai et Mouscron, mais interrompu par Huy-Andenne, Beloeil-Péruwelz
et Pecq-Estaimpuis.
Le top 10 des communes ayant
obtenu l'IBCE le plus élevé est composé d'Ottignies-Louvain-la-Neuve,
Amblève, Saint-Vith, Assesse, Büllingen, Grez-Doiceau, Donceel,
Vaux-sur-Sûre, Attert et Tintigny.
Enfin,
l'empreinte écologique (EE) informe de façon synthétique sur certaines
pressions exercées sur le capital naturel par un individu ou un groupe
en fonction de son mode de consommation et de production. Quant à la
biocapacité (BC), elle représente la capacité des écosystèmes à fournir
des matières biologiques utiles et à assimiler des déchets générés par
les hommes en utilisant les modes de gestion et les technologies
d'extraction existantes.
Les résultats montrent
que l'empreinte écologique de la Wallonie a atteint 4,87 hectares
globaux (gha) par habitant en 2012 alors que la biocapacité est de 2,22
gha/hab. Le déficit écologique de la Wallonie s'élève donc à près de
2,65 gha/hab.
Mais la méthode utilisée ne tient
pas compte des flux interrégionaux entre les trois régions de Belgique,
précise l'IWEPS. Ne pas en tenir compte conduit à sous-estimer
l'empreinte écologique de la consommation wallonne selon un ordre de
grandeur de 0,87 gha/hab en 2007. En incluant ces importations
interrégionales nettes, l'empreinte wallonne se serait donc élevée cette
année-là à 5,64 gha/hab contre 4,77 gha/hab sans ces flux (agence Belga).
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